Une histoire de parents de gardiens de but : Ce qui va autour va autour
Si vous êtes parent d’un fils (ou d’une fille) qui joue comme gardien de but, vous connaissez ce genre de stress.
En effet, ce n’est pas drôle d’avoir une grosse boule au creux de l’estomac lorsque vous voyez votre enfant se faire retirer du jeu. Vous savez bien qu’il va aller s’asseoir tout seul au bout du banc avec la terrible impression d’avoir laissé tomber son équipe. Je me souviens de ce sentiment, à la fois comme gardien et comme parent.
En plus, les parents de jeunes gardiens subissent une pression supplémentaire, celle des finances. C’est bien connu, le bon équipement n’est pas bon marché. Au Canada, le statut très élevé du hockey, surtout chez les parents et leurs jeunes, suscite des manières de penser qui sont parfois déraisonnables. Nous adorons ce sport, et comme tous les parents, nous mettons toutes nos capacités et ressources financières à l’œuvre pour assurer que nos enfants participent pleinement au jeu.
Un de mes meilleurs souvenirs de parent me vient en tête : nous étions dans l’auto, sur le chemin du retour après une des parties de hockey de mon fils. Mon propre père était à côté de moi à l’avant et mon fils sur le siège arrière. J’ai demandé à mon fils s’il avait déjà parlé à son grand-père de ses intentions pour la prochaine saison de hockey. Mon fils a alors annoncé à son grand-père que, l’an prochain, il serait gardien de but. Mon père, ravi de cette nouvelle venant de son petit-fils, lui témoigna que c’était une excellente décision, ce qui combla mon fils de joie. Il avait le sourire jusqu’aux oreilles, baignant dans la confiance que seul peut accorder un grand-père à son petit-fils. Mon père et moi avons continué de plaisanter ensemble et de partager des histoires du temps de mes débuts comme gardien de but. C’est alors que je me suis souvenu de la manière que mon père lui-même m’avait soutenu pendant toutes mes années comme gardien.
Dans la suite de notre conversation dans l’auto, mon père m’a averti de bien me préparer pour les dépenses supplémentaires que le rôle de gardien implique. En me rappelant les couts de l’équipement, il arborait un air satisfait du genre « plus ça change, plus c’est la même chose ». Je ne pouvais pas protester; c’était en quelque sorte un rite de passage pour moi : un grand-père qui jouissait d’une douce revanche sur son propre fils. Alors qu’on continuait à plaisanter et à s’amuser, en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, j’ai remarqué un air de préoccupation sur le visage de mon fils. Il semblait réfléchir au sujet de la conversation sur le siège avant. Qu’avions-nous dit? Était-il peut-être en train de revenir sur sa décision?
Un silence gênant régnait dans l’auto, jusqu’à ce que mon fils le brise avec cette innocence qu’ont seuls les enfants. « Papa, si c’est trop cher pour toi si je suis gardien l’an prochain, tu sais, je n’ai pas besoin d’être gardien. » Cette preuve d’empathie et sa capacité de bien saisir la situation m’ont touché; je me suis souvenu alors de l’engagement de mes propres parents à mon égard. Je vous avoue que je me suis senti plutôt bouleversé. Après toutes ces années, je n’ai jamais vraiment reconnu les efforts, à la fois financiers et émotifs, que mes parents avaient déployés pour me maintenir dans la position que je préférais sur la glace. Dans une conjoncture économique très différente, mes parents ont pris les décisions qui s’imposaient pour que je puisse poursuivre mon rêve, celui de jouer comme gardien de but. C’est ce qui m’a permis d’acquérir toutes ces précieuses leçons sur la vie que je continue à appliquer aujourd’hui. C’était maintenant à mon tour en faire autant pour mon fils.
Le moment d’exprimer ma reconnaissance était venu. Comme il m’était difficile de parler directement à mon père, j’ai répondu à mon fils : « Aucun problème, ne t’inquiète pas. Merci d’être si prévenant. Ta mère et moi, nous allons faire tout notre possible pour nous assurer que tu puisses continuer à être gardien, comme mes propres parents l’ont fait pour moi. » J’étais certain que mon père réalisait que mes paroles étaient indirectement destinées à lui autant qu’à mon fils, tout en regardant droit devant moi à travers le pare-brise, incapable de croiser son regard.
Lorsque j’ai jeté un nouveau coup d’œil dans le rétroviseur, le sourire jusqu’aux oreilles était revenu sur le visage de mon fils. C’est alors que je l’ai vu serrer le poing pour manifester sa joie en se disant à voix basse : « Oui! »
Jamais je n’oublierai ce moment.
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